Revue de presse (1)
Ces habitants ont enfin leur petit jardin
Anthony Lieures | Publié le 11.11.2013, 07h00
Un brin ému, Richard admet qu’il n’avait encore « jamais eu de jardin. » Âgé de 42 ans, cet habitant de Montmorency pourra enfin cultiver sa petite parcelle avec Anne-Ysabel, sa compagne. Comme trente familles de la ville, le couple est devenu propriétaire, il y a quelques semaines, d’un jardin de 120 m2 dans le parc de la Serve.
« Mes grands parents cultivaient un grand terrain à la campagne, se souvient Richard, originaire de l’Eure-et-Loir. J’aimais bien les voir travailler la terre ». Très motivé, ce jardinier en herbe a donc déjà planté quelques arbres fruitiers, des tomates, des fraises et des salades, dans l’espoir de récolter les fruits de ces efforts dès le printemps prochain.
« L’objectif était de toucher directement des gens avec ce profil, souligne le maire de Montmorency, François Detton (apparenté PS). Ce sont des familles qui vivent dans un milieu urbain et qui n’avaient pas de jardin, poursuit-il. Nous avons donc imaginé que cette ancienne prairie, située en lisière de forêt, pouvait être un endroit symbolique pour inciter les habitants à s’approprier la terre. »
L’élu apprécie également de voir que « l’opération participe à l’amélioration du vivre ensemble à Montmorency ». « Je vois déjà que les habitants sont joyeux. Ils échangent leurs outils et leurs idées », observe-t-il.
« Ici, il n’y a plus d’anonymes. On peut enfin faire la connaissance de nos voisins! », confirme Anne-Ysabel, prenant en témoin Zahira, une habitante de sa résidence. « C’est vrai qu’on ne s’était jamais parlé », rigole la trentenaire, qui apprécie de son côté que « les jardins partagés reviennent à la mode. » « Avant, quand les immigrés arrivaient en France, ils n’avaient pas de revenus et partageaient des bouts de terre pour se nourrir, rappelle-t-elle. C’était les jardins ouvriers, puis c’est devenu des jardins collectifs ou familiaux, et ça fait un bien fou de retrouver ce contact avec la terre, de voir des fruits et légumes pousser et de pouvoir ensuite les consommer. »
Le Parisien